Cela fait un moment maintenant que je me pose des questions.

Que je me pose des questions, quand je dois tirer difficilement du lit mes petits loulous de 5 et 2 ans pour les laisser dès l'ouverture au périsco et à la crèche. Que je me pose des questions quand je les récupère à exténués à la fermeture de la crèche et du périsco. Que je me pose des questions quand je rentre grinche du boulot et qu'il faut vite se dépêcher de leur donner le bain, de les faire manger pour qu'ils aient un maximum de sommeil, si important à leur âge, sans même prendre le temps de jouer, de parler.

Que je me pose des questions quand je me rends compte qu'à 30 ans ces longues journées m'épuisent et que je réalise qu'été comme hiver, en forme comme malades, j'impose ce même rythme effrené à mes 2 amours.

Et là, je me dis: Pourquoi?

1/ pour mon salaire? ce virement qui me sert à peine à payer les factures, ne parlons surtout pas d'extras

2/ pour la reconnaissance d'une chef tyranique qui me plombe sans raison dès que j'ai le dos tourné?

3/ parce que le travail c'est la santé... euh... vous voulez qu'on parle des 4 immondes boules qui m'ont poussé dans les seins...

Non sérieusement, POURQUOI?

Tout ça germe dans ma tête depuis déjà quelques temps mais c'est ma fille qui a été le declic ce soir:

"Maman, pourquoi tu peux jamais venir me chercher à l'heure des parents et pourquoi tu viens jamais avec nous aux sorties, moi je suis triste que tu viennes jamais avec moi..."

Et puis, là je m'interroge; au final ce travail que m'apporte-til vraiment? Ne suis-je pas en train de passer à côté de moments irremplaçables? Ne devrais-je pas faire comme tant d'autres gens, profiter du système, me mettre au chômage 2 ans, voir grandir mes enfants?

C'est vrai, j'ai toujours été courageuse et travailleuse et qu'est-ce que ça m'apporte aujourd'hui?

Je pense que tous les parents qui travaillent passent par une phase de culpabilité mais là cela devient difficile. Peut-être culpabiliserai-je moins si effectivement je passais moins de temps avec eux mais qu'en contre partie je pouvais leur offrir de belle vacances? Peut-etre vivrai-je moins mal le fait de les laisser 11 heures de temps par jour à d'autres si cela me permettai de m'épanouir professionnellement par ailleurs?

Mais malheureusement , ce n'est pas le cas et toutes les belles valeurs auxquelles je croyais telles que le travail, le mérite, la justice... s'étiollent une à une....

...et je me dis être une working mum, c'est pas la panacée!

Le declic

Partager cet article